Dans ces régions-là, on peut tricher, mentir, escroquer, se débaucher et
agresser les gens: on finira par tout vous pardonner. Mais voler le
chien d'un homme appelle l'hostilité implacable et la vengeance. C'est
presque aussi mal vu que de refuser de boire un coup avec quelqu'un.
Si vous ne lisez que ces lignes;
Une plongée dans l’Australie profonde, aux frontières du farfelue et de la culture fermière de l'intérieur des terres. Un joli recueil de brèves de comptoirs au pays des kangourous...
Kenneth Cook
Kenneth
Cook (1929-1987) fut un
journaliste australien prolifique,
réalisateur, scénariste, personnalité de la télévision et romancier connu pour ses œuvres tel que Wake in Fright, qui est encore imprimé cinq
décennies après sa première publication,
ainsi que les aventures du tueur humoristique de la trilogie Koala.
Né dans la banlieue de Sydney Lakemba, Cook a étudié à Fort Street High School. Après avoir quitté l'école, il travaillât en Australie dans de nombreux emplois, y compris technicien de laboratoire, journaliste et documentariste télévision ou opérateur de hangar.
En 1966, l'homme d'affaires Gordon Barton et Cook ont fondé un nouveau parti politique, le Groupe libéral réformiste. Cook a été farouchement opposé à la guerre du Vietnam, et se tint (sans succès) comme candidat GRL pour le siège de Parramatta dans l'élection fédérale de 1966.
En lépidoptériste amateur passionné, Cook a créé la première ferme de papillons en Australie sur les rives du fleuve Hawkesbury de Sydney dans les années 1970.
Cook a été marié à Patricia Hickie, avec qui il eu quatre enfants, Megan (une écrivaine de style journalistique, surnommée Gressor), Kerry, Paul et Anthony. Lui et Patricia ont par la suite divorcé. Kenneth Cook est mort d'une crise cardiaque en 1987, âgé de 57 ans, lors d'un voyage de camping avec sa seconde épouse, Jacqueline Kent. Patricia Cook est morte subitement en 2006; sa fille Megan Gressor est morte de complications postopératoires en 2007, âgée de 52 ans; son plus jeune fils Anthony, un éminent avocat qui était bien connu pour son travail avec les Australiens autochtones s’est suicidé en Avril 2009.
Plusieurs de ses romans ont été adaptés pour le petit écran. Wake in fright a été filmé en 1971 par Ted Kotcheff, mettant en vedette Donald Pleasence et Gary Bond (distribué sous le titre Outback en Europe et aux États-Unis). Stockade a été filmé par Ross McGregor et Hans Pomeranz, également en 1971. En 1976, The Bushranger a été adapté dans un téléfilm, mettant en vedette Leonard Teale, John Hamblin et Kate Fitzpatrick.
Cook a également écrit un épisode de l'aventure de la série pour les enfants australiens TV Les
Rovers (1970).
Une interview audio de 72 minutes avec Cook par Hazel de Berg a été enregistré en 1972, dans laquelle il parle de sa famille, son travail pour la ABC, ses entreprises dans la production de films et ses romans. L'entrevue est conservée dans la collection de la Bibliothèque nationale d'Australie. Les droits d’auteur de Cook sont gérés par Curtis Brown.
Le pitch
Il y eut une longue pause, durant laquelle Benny émit de petits bruits de bouche compatissants, et enfin le kangourou ouvrit ses deux yeux injectés de sang. Je vous jure qu'à cet instant, il a grimacé... Puis il bondit soudain par-dessus la palissade et partit comme un bolide vers la brasserie.
Que faire face à un kangourou qui a pris goût à la bière ? Peut-être pas
le poursuivre à travers toute la ville pour le mettre en état d'arrestation... sauf chez Kenneth Cook dont les mésaventures trouvent toujours une issue aussi hilarante qu'absurde.
Une simple partie de voile dans la baie de Sydney, un séjour forcé dans une cabane en compagnie d'un rat, la présence d'inoffensifs lézards à bord d'un avion, tout devient homérique!
Ce que
j'en ai pensé
Vous avez déjà tendue l’oreille pour écouter indiscrètement
l’histoire racontée au comptoir d’un bar ? Une de ces histoires qui font
sourire en raison des éléments fantastiques mais qui possède suffisamment d’éléments
issus du réel tangibles pour semer le doute ?
C’est un recueil de
ces fabliaux de bar pmu que nous propose kenneth Cook. Prenant la posture et le ton du descendeur de
canons, il nous abreuve de ces courtes histoires qui, toujours, sont arrivées
au narrateur ou a un de ses proches même à la millième transmission.
Autour du bar, comme avant autour d’un feu, se réunissent
les conteurs en herbe, affabulateurs malicieux, pour moitié convaincus de la véracité
de l’histoire qu’ils ont entendue d’un autre et vous vendront comme la leur. Inscrites
dans une culture éloignée de nos troquets, l’auteur nous raconte ses scénettes
en provenance du bush et du pays du kangourou, faisant évoluer ses personnages
dans des villages perdus ou au milieu d’une faune étrange faite de kangourou ou
de lézards siffleurs à collerette… Amoureux des terres lointaines vous voici
entré dans un bar de crocodile Dundee !
Dans la droite lignée des griots, gousanis, bardes et autres
aèdes, l’auteur nous conte des histoires emplies de cette sagesse malicieuse
populaire. Ainsi, le beau chevalier est-il atteint d’une tare ridicule, le fier
à bras s’avère être un grand sensible, l’étourdit est roué justement, la sensibilité
populaire prend le pas sur la logique du droit et des sciences, et les gens du
communs entourloupent les nantis...
Histoire faisant du bien aux rêveurs les moins bien lotis,
faisant rire les ouvriers du patron, ou espérer les moches d'une juste répartition des tares...
Ironiques, parfois tendres, ses courtes nouvelles sont toutes habitée d'un temps et de lieux étranges, borderlines, nous amenant à découvrir une Australie éloignée des cotes et de ses surfers. Kenneth Cook, guide asocial, chétif et maladroit mais ayant de nombreux amis, nous embarque dans ses péripéties rocambolesques et farfelues à la rencontre de l'Australie profonde des bush et de sa faunes et flore. Les animaux étranges, paysages dépaysants et personnages hauts en couleurs tiennent une place prépondérante dans ses nouvelles. Issues de sa vie ou de son imagination, la frontière est trouble et importe peu; le dépaysement est au rendez-vous ainsi que les éclats de rire...
Rapides à lire, indépendantes les unes des autres, drôles et dépaysantes, ces nouvelles sont une lecture idéale pour les bords de piscines et les serviettes de plages. Par de nombreux points, l'écriture de Kenneth Cook m'a fait pensé à celle de Dino Buzzati, bien qu'il ne s'éloigne pas autant de la réalité que celui-ci. Mais la morale de certaines histoires, les personnages étranges et originaux qu'il nous fait rencontré, ainsi que le principe de ballades et aventures lui arrivant au cour de rencontres amicales m'ont fait se rapprocher ces deux auteurs dans ma bibliothèque, en maitres de la nouvelles qu'ils sont tout deux.
Faisant
la vie dure a ses personnages qui sont autant de doubles de lui-même,
se moquant des institutions et des bons sentiments, c'est d'un rire
parfois acide mais jamais cruel (quoi que) que Kenneth Cook nous dépeint
une face méconnue de son pays. En cela également l'on peut rapprocher Cook de Buzzati.
Première découverte de cet auteur, c'est avec plaisir que je plongerai dans d'autres ouvrages de cet affabulateur malicieux! Laissez-vous donc embarquer dans la loufoquerie d'une Australie profonde avec Kenneth Cook, vous ne serrez pas déçus du voyage !
J'ai un jour été piégé douze heures d'affilée dans les Snowy
Mountains, à jouer au plus fin avec un rat mangeur d'hommes, à
l'intérieur d'une cabane coupée du monde par une tempête de neige.
En résumé
Les plus :- Une découverte fabuleuse de l'Australie profonde et de sa faune et flore,
- des nouvelles courtes et drôles faciles à lire,
- des chutes toujours inattendues,
- une morale populaire sympathique.
- Une inégalité de qualité entre les textes réunis,
- des chutes d'histoire laissant parfois sur sa fin (notamment celle du chien et du chat géants).
En conclusion
Un agréable moment de détente à la découverte du bush Australien dépeint par un protagoniste affabulateur malicieux, qui fait tout son charme. Drôles, cyniques, fantastiques, toutes les nouvelles se lisent indépendamment et sont idéales pour les après-midi farniente et les lecteurs avides d'évasion ayant peu de temps. Un réel bon moment de lecture léger et divertissant.
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